Comme mentionné plus haut, obtenir un numéro EORI est obligatoire pour quiconque souhaite réaliser régulièrement des opérations d’import ou d’export hors UE. Cette règle, introduite en 2009, vise à unifier l’identification des opérateurs économiques au niveau communautaire. Cet identifiant unique ne remplace pas le SIREN, mais s’y greffe : un EORI français est, par exemple, construit à partir du SIREN ou du SIRET de l’entreprise.
Comment cela se traduit-il concrètement ? Lorsqu’une entreprise dépose une demande d’EORI auprès des autorités douanières françaises, elle comunique son SIREN. La douane connecte alors cette donnée dans sa base, et vérifie l’existence légale de la société. Une fois l’EORI attribué, les contrôles ultérieurs des douanes consistent souvent à valider la concordance entre l’EORI fourni et le SIREN déjà stocké. Cela se fait de manière automatisée dans les logiciels douaniers. Si vous disposez d’un EORI correctement délivré, votre SIREN est réputé vérifié et conforme, ce qui facilite grandement les formalités.
Par conséquent, un contrôle direct du SIREN, en tant que tel, est rarement réitéré à chaque envoi, puisque les douanes se calent sur l’EORI, déjà lié au SIREN. Toutefois, en saisissant vos déclarations, vous devez être cohérent : le moindre écart sur la structure du numéro (chiffres inversés, faute de frappe, etc.) suffit à bloquer la chaîne déclarative. De plus, en cas de mise à jour (changement de raison sociale, cessation d’activité, etc.), il vous incombe de rester en conformité auprès de l’INSEE et de la douane, car l’EORI doit refléter la situation actuelle de l’entreprise.
Exemple pratique : un premier envoi hors UE
Imaginons qu’une jeune société, nouvellement créée et possédant son SIREN, souhaite expédier pour la première fois un lot de produits hors Union européenne. L’entrepreneur aura besoin de :
- Faire enregistrer un EORI auprès de la douane s’il n’en dispose pas déjà.
- Saisir les informations de la marchandise (poids, valeur, origine, etc.) dans une déclaration d’export.
- Produire la facture commerciale avec la mention de son SIREN et/ou SIRET.
Dans ce scénario, la douane vérifie d’abord la validité de l’EORI demandé. Celui-ci est lié au SIREN. Tant que tout est conforme et que l’entreprise existe dans les registres, la déclaration peut progresser sans problème. Lorsqu’elle passe en circuit vert, c’est généralement synonyme d’absence d’anomalie. En revanche, si un doute survient (documents manquants, adresse incohérente), la douane peut exiger des informations complémentaires afin de s’assurer que le SIREN et l’identité de l’entreprise sont authentiques.
Les sanctions encourues en cas de fraude ou d’erreurs
Dans la plupart des cas, si vous gérez correctement vos formalités, vous n’aurez aucun souci. Mais il n’est pas inutile de connaître les potentielles conséquences d’une infraction relative au SIREN ou à l’identité de l’exportateur :
Les douanes peuvent considérer comme faux et usage de faux le fait de présenter un numéro SIREN qui ne vous appartient pas. Cela peut conduire à des poursuites pénales. De plus, il peut y avoir un risque de redressement douanier, avec rappel de droits et pénalités financières. Dans des situations graves, la marchandise peut même être retenue, voire saisie, jusqu’à résolution du litige.
Des erreurs involontaires sont également possibles. Supposons que vous vous trompiez en tapant votre SIREN. Si le numéro obtenu appartient à une autre société ou n’existe plus, le système bloquera la déclaration et nécessitera une correction. Tant que vous intervenez rapidement pour régulariser la situation, les conséquences se limiteront généralement à un retard ou à une complication administrative. En revanche, si une enquête révèle que la démarche était intentionnellement trompeuse, le traitement est évidemment tout autre.