Le troisième indice se manifeste dans les situations où une entreprise détient un SIREN valide, mais ne semble pas présenter d’activité économique concrète. Cela peut se traduire par une adresse de siège social n’existant pas physiquement, l’impossibilité de contacter un service client, des bilans comptables inexistants au greffe alors que la société a l'obligation de les déposer, ou encore un objet social flou et une absence totale de references commerciales.
Ce type de situation peut refléter plusieurs réalités. Parfois, l’entreprise n’a pas encore démarré son activité et retarde son lancement, tout en conservant un SIREN pour être prête le jour venu. D’autres fois, il peut s’agir de coquilles vides ou de sociétés écrans, créées pour abriter des transactions douteuses. Loin de moi l’idée de dire que toute entreprise sans activité visible est suspecte. Néanmoins, vous devez vous montrer extrêmement prudent si vous ne parvenez pas à trouver d’informations tangibles et vérifiables sur la société.
Lorsque vous êtes sur le point de signer un contrat ou de démarrer une collaboration, il est essentiel de pouvoir vérifier que vos interlocuteurs possèdent de vrais bureaux ou locaux, qu’ils engagent des dépenses, qu’ils émettent des factures et génèrent un chiffre d’affaires effectif. Au besoin, demandez un extrait Kbis récent. Si ce document traîne à arriver ou que l’interlocuteur botte en touche, c’est déjà un signe avant-coureur de suspicion. On compte des milliers de SIREN actifs en France qui correspondent à des entités créées un jour, déclarées, mais n’ayant jamais véritablement opéré. Dans un tel cas, il est légitime de poser des questions avant de se fier à leurs engagements.
J’ai eu l’exemple d’un entrepreneur dans le domaine de l’événementiel qui devait signer un partenariat pour la location de matériel de sonorisation. Il a vérifié le SIREN de l’entreprise qui se proposait d’accompagner son événement. Malgré un numéro valide, impossible de trouver la moindre photo de leur matériel, aucun site web digne de ce nom, ni clients ayant déjà fait appel à eux. Le dirigeant de cette société se contentait de discours rassurants, sans factures à l’appui. Mon contact a finalement renoncé à signer, préférant limiter les risques pour sa propre activité. Au final, il s’est avéré que l’entreprise en question n’existait que sur le papier.
Pourquoi s’attarder sur cet indice ?
Cet indice reflète la réalité économique que se cache derrière le numéro SIREN. Sur le plan légal, une entreprise doit, dans la plupart des cas, déposer ses comptes annuels chaque année au greffe (sauf pour les micro-entreprises, qui sont soumises à d’autres obligations). En examinant rapidement les bilans ou les comptes de résultat, vous pouvez vérifier si l’activité est cohérente avec ce que l’on vous raconte. Bien sûr, ces documents ne sont pas toujours publics, mais leur absence totale pour une société tenue de les publier est déjà suspecte.